Tout commence lorsqu'en 1987 un homme, nommé Stefano, débarque sur l'île de Nosy Komba lors d'un voyage touristique. C'est un coup de foudre immédiat, mais surtout le départ d'une grande passion...
Il rêve depuis longtemps de réaliser un modèle grandeur nature de développément durable, réalisé dans des conditions bien précises. Dans cette optique, il s’installe sur l'île pour le démarrer.
Il choisit de concrétiser son projet dans un lieu nommé Antintorona, tout petit village constitué d'habitations précaires. En effet, celui-ci dispose de conditions favorables :
L’objectif de Stefano est dans un premier temps de développer un village, mais plus généralement toute une île, une région, voire un pays. Il veut prouver qu’à force de travail, de solidarité et de persévérance, un développement harmonieux et durable est possible.
La première phase du projet
Elle consiste en un certain nombre d’aménagements pratiques et matériels: apport d’eau courante potable, évacuation des eaux usées et de pluies, amélioration des conditions d’hygiène dans les habitations et dans le village.
Puis l'implantation progressive de maisons en dur et la distribution d’eau et d’électricité dans les maisons permet l'évolution du mode de vie local.
L’aménagement du village obéit à deux principes :
La seconde phase du projet
Il s'agit d'un travail sur les mentalités comme sur le mode de vie.
En effet, le projet de Stefano ne s’arrête pas à un aspect materiel, mais vise à révolutionner les mentalités : faire passer la population d’un état de survie à une véritable société qui s’identifie au village qui est le sien.
Il souhaite « permettre aux malgaches de marcher sur leurs jambes sans tuteur ».
Ceci passe par différentes priorites :
Cette progression doit se faire étape par étape pour pouvoir instaurer un fonctionnement harmonieux. Il faut accompagner de jeunes malgaches jusqu’à un haut niveau de scolarisation pour en faire des moteurs de l'île de Nosy Komba. Ils seront ainsi capables de décider de manière autonome mais réaliste des grandes orientations du développément local.
La première phase, purement matérielle, de développement d’Antintorona est quasiment achevée. Une turbine électrique a été installée; elle fournit depuis peu électricité et éclairage publique.
La seconde partie du projet, en revanche, ne fait que commencer.
Un premier relais est assuré par Stefano qui apporte gratuitement médicaments et soins aux habitants. De nombreux chirurgiens dentistes viennent l’aider à effectuer des arrachages de dents et poser des prothèses de façon régulière.
Les chantiers sont bien entamés. Les deux écoles maternelle et primaire sont déjà en fonctionnement, accueillant même des enfants de la montagne en internat et disposant de professeurs régulièrement payés, donc assurant leurs cours.
Les fondations du collège ont été posées, sa charpente et désormais montée et les locaux de l’école de mécanique sont prêts à recevoir les machines.
L’avancée est visible : le village est désormais structuré et se développé à vue d’œil.
Depuis 2001, Antintorona s’organise, et même « s’urbanise ». Les quartiers s'éparpillent autour de la place principale, espace public protégeant la flore locale, et respectent des voies de passage .
La propriété privée est ainsi symboliquement matérialisée ; chacun est chez lui sur sa propre terre.
Une nouvelle réussite a été la création du CED : Commission a l’Economie et au développement. Elle est l'image de la prise de conscience de la population des enjeux de son développément, et preuve de sa volonté nouvelle de s'autogérer.
Elle a pour but de contrôler le développement et de favoriser l’autonomie des habitants. Elle décide notamment des travaux à entreprendre pour le village, de la gestion des terrains, …
Il reste assez peu déployé. En dehors du CED précédemment cité, les objectifs en sont en cours de développement.
La plantation de bois, créée afin de l’exploiter dans le futur pour le commerce de pirogues, de meubles, etc… en est une belle illustration.
De même l’idée de créer un mara&icric;chage contribuerait à l’indépendance économique du village.
Les maisons partenaires, qui sont un moyen d’aider le village et d’amener des soins sur place, soutiennent le développement local. Elles permettent également de mettre en contact la population avec les « Vahasas », autrement qu'en tant que simples touristes, grâce à la cohabitation qu'elles instaurent.
La création d’un jardin botanique est un autre pas sur la voie du développement du tourisme équitable et culturel, que souhaite promouvoir Stefano.
De nombreux projets restent donc encore à réaliser afin de promouvoir le développement de ce coin de paradis qu’est, et grâce à Stefano restera encore longtemps, Antintorona.